jeudi 17 septembre 2009

Dans ma road house, il y a…

Comme je suis très à jour dans mon blog, c’est une fois partie d’Erldunda que je vais vous raconter un peu cette chouette aventure.


Camille et moi avons trouvé un job dans une road house, alors que nous faisions route vers Coober Pedy, mi-juillet. Ca tombait à pic : les finances de Camille étaient au plus bas, et mon porte-monnaie n’allait pas tarder à crier famine. Et puis, il faut aussi dire que l’idée de travailler au beau milieu de nulle part nous séduisait assez. Alors va pour l’expérience : Camille et moi au take-away (le magasin de la road house en bref), avec quelques heures en cuisine de temps en temps, mais aussi au bar pour Camille et à la réception pour moi.







Erldunda, c’est avant tout un lieu très particulier.


En effet, Erldunda est située à 200 km au sud d’Alice Springs, et à 265 km d’Uluru. A la fois ambiance western et oasis en plein outback, le sable rouge étant la note dominante.







Sans oublier le générateur… ah ! Le générateur. Celui qui tourne sans cesse, nuit et jour, vous empêchant de dormir du sommeil du Juste si par malheur votre chambre est située à moins 10 mètres.



Sans oublier non plus l’eau qui est puisée à des kilomètres de là, et traitée par environ 400 produits chimiques (juré j’exagère pas !). Conséquences pour les malchanceux comme moi : une belle allergie, causant des irritations qui se transforment en brûlures des genoux au cou et des nuits sans sommeil car passées à essayer de calmer la douleur, sans succès. Que faire pour éviter cela ? Avoir des collègues qui sont passé par là avant et ont une crème efficace, et ne plus se laver qu’à l’eau du puits. Le luxe hein ? Sauf quand ça signifie qu’il faut porter 15 litres d’eau tous les 4-5 jours, de la cuisine à la chambre. Cependant, ça fonctionne très bien, et depuis je vais bien mieux, merci J Mis à part le fait que j’ai de magnifiques traces sur les bras. Mais bah ! Je me dis que ça finira bien par partir.



Erldunda, c’est aussi des gens



Il y a d’abord Dave, le manager du take away.




Un homme au cœur d’or, qui préfèrera toujours se faire engueuler par le manager de la road house à notre place. Qui se moque d’exposer la raie de ses fesses devant les clients : le pantalon est trop court, le t-shirt aussi… bon, et alors ? Qui se faisait beau quand parfois il devait travailler au bar (autrement dit se vidait un pot de gel sur les cheveux et mettait un pantalon noir). Qui a recommencé à sourire quand sa dulcinée est revenue travailler à Erldunda.



Vicky, ladite dulcinée.






La cinquantaine, ronde, à la coiffure plus que douteuse (un blond décoloré, mélangé à un brun et à une sorte de rose pâle, selon la couche de cheveux). Une femme pleine d’énergie, dont le regard pétille lorsqu’elle croise celui de son homme. Une femme particulièrement gaie de vivre quand le champagne s’en mêle, autrement dit tous les soirs, en promettant de ne pas remettre les pieds dans le bar le lendemain… jusqu’au lendemain.


Bev.






Bev, c’est le petit bout de femme de soixante printemps, qui fume trop et en tousse à tout va, ne boit que du slushy (sorbet fondu) ou du café, ne peut pas avaler plus de deux verres de vin sous peine de se prendre la table de billard là, juste derrière, et de ne pas pouvoir aller travailler le lendemain. Le genre qui vous place, ni vu ni connu, que « tiens, c’est-ce qu’un de mes maris a fait je crois », mais qui ne dit jamais combien de maris elle a eu.


Kayla





La petiote de l’équipe. Une minette de 17 ans, arrivée il y a 5 mois, avec l’objectif d’économiser suffisamment d’argent pour pouvoir passer quelques mois en Indonésie, avec ses demi-frères et sœurs. Celle qui a quitté l’école à 16 ans parce c’était bien trop chiant, qui ne sait donc pas ce qu’est un verbe ni un adjectif, mais qui déborde pourtant d’une curiosité et d’une vivacité qui la mèneront loin. Celle qui a appris un peu de français avec nous et demande aux clients : « Voulez-vous manger du poulet », juste pour voir s’il la comprenne.


Julie & Wayne






Le couple du bar. La barmaid et son barman. Ou plutôt l’ancien couple du bar, puisqu’à présent ce sont Ashley et Donna qui le tiennent.
Julie et Wayne, se sont deux cinquantenaires qui se sont trouvés après un premier mariage raté (chacun de leur côté hein !), sont fous amoureux l’un de l’autre et le montrent (Wayne nous a fait une déclaration à la fois touchante et hilarante de son amour pour Julie, après être tombé de son banc, un coup ou deux de trop dans le nez). Un couple qui a décidé que la vie était bien trop courte pour passer son temps à supporter des gens et faire un boulot qu’on n’aime pas. Qui du coup vadrouille à travers l’Australie au gré des envies et des rencontres.



Ashley & Donna





Le nouveau couple du bar. Encore deux cœur en or. Qui vont faire des compliments, et tout de suite après sortir une vanne, parce que faut pas se prendre trop au sérieux non plus. Qui vont faire des câlins, sortis de nulle part, juste pour dire « T’en vas pas, reste avec nous à Erldunda ! ».




Chris





Chris, c’est le plus grand buveur de "Southern Comfort" (whisky-coca déjà mélangés, en cannette) de toute l’Australie. Celui qui va sortir des « Hey babe, it’s my birthday today. C’mon, don’t be shy luv! » à tout bout de champs, et à qui voudra l’entendre. Celui qui a eu suffisamment pitié de moi pour me prêter sa crème anti-boutons (souvenez-vous, à cause l’eau), parce que lui-même a fait une allergie… au niveau de l’entre-jambe. C’est aussi celui avec qui j'ai prends l’avion pour Adelaïde, puisque c’est la ville où il a grandit.



Et puis il y a aussi… oh et puis zut, décrire tout le monde serait sans fin. Et puis je pense que ça vous suffit pour ressentir un peu l’ambiance, non ?



Vous l’aurez compris, Erldunda est un endroit dont on ne repart pas inchangée. Des rencontres dans tous les sens (entre les collègues qui partent et ceux qui les remplacent ; les touristes, les guide touristiques, etc.), des soirées parfois très calmes, parfois très (trop) animées à tel point qu’on arrive encore un peu éméchée au boulot le lendemain, faisant rire toute la galerie ; l’horizon aux couleurs fascinantes (du bleu, du gris, du rouge, du rose, du orange, selon l’heure et le temps) ; le kangourou qui se balade à côté du chat des managers, suivis de l’émeu et du chien (au début ça fait un peu bizarre) ; le ciel rempli de millions d’étoiles ; les mouches aussi collantes qu’agaçantes ; les road trains tout illuminés qui s’arrêtent le long de la route, le temps de prendre un café et de nous faire rêver.



Un endroit où au fond, quand on y pense, il ne se passe pas grand chose, mais dont on repart le cœur gros.



Et puis on reprend la route vers de nouvelles aventures, le sourire aux lèvres à l’idée des prochaines rencontres et des expériences à venir.



Prochaine étape : Adelaïde !



A tout bientôt !



As usual, les photos sont sur Facebook !
















3 commentaires:

Anonyme a dit…

Waouh!!!

§**K-Kill**§ a dit…

Bon alors ça va être supeeeer chouettttttttte le road trip toutes les trois, ya pas de doute là dessus, mais c'est malin parce que moi, maintenant, j'ai envie d'aller à Erldunda... pour rencontrer tous ces gens.
Oh allez les filles, on peut bien faire un petit crochet de 600 ou 700 bornes, non ?

Unknown a dit…

@K-Kill : Héhéhé ! Oui c'est ça, c'est à jet de pierre de Perth après tout !