mardi 22 décembre 2009

Six mois plus tard...

Après plus de 8000 kilomètres parcourus en Australie, me voici donc à présent en Asie du Sud-Est, avec Camille !


La 1ère étape est Ho Chi Minh (ce qui nous permet de fêter Noël chez les Dussouchet), puis nous remonterons vers le nord du pays, avant de pousser la vadrouille en thaïlande, au Laos et au Cambodge.

Si vous voulez voir les photos (sur Flickr puisque Facebook ne fonctionne pas ici), il vous suffit de cliquer sur le lien que je vous ai envoyé par mail ! Et si vous ne l'avez pas reçu et que vous êtes curieux, n'hésitez pas à me le demander :-)

lundi 21 décembre 2009

A ceux qui se demandent toujours pourquoi je suis partie, voici une citation en anglais qui me plaît beaucoup :

« If we don’t offert ourselves to the unknown, our senses dull. Our world becomes small and we lose our sense of wonder. Our eyes don’t lift to the horizon, our ears don’t hear the sounds around us. The edge is off our experience, and we pass our days in a routine that is both comfortable and limiting. We wake up one day and find that we have lost our dreams in order to protect our days. »

Kent Nerburn

samedi 19 décembre 2009

Là-bas, dans le Western Australia…

Difficile de raconter en quelques mots ce qu’ont été ces quelques semaines dans le Western Australia, dont une quinzaine de jours à vadrouiller en van de Perth à Broome. Plus de 4000 kilomètres à raconter, des dizaines de magnifiques paysages à illustrer, etc.

Je vais donc essayer de vous raconter ce road trip sous forme d’anecdotes, en espérant que ça vous donnera un peu l’impression d’y avoir été avec nous ! Cependant je tiens à vous prévenir : c’est long !

Et si vous le souhaitez, vous pouvez même écouter quelques unes des chansons sur lesquelles nous avons braillé pendant ces quelques jours, ou que nous avons supportées, ou sur lesquelles nous nous sommes endormies, ou dont nous avons battu le rythme…





Découvrez la playlist Western Australia avec Moriarty


- Où dormir

Le couchsurfing

L’une des questions primordiales que l’on se pose sur la route (autre que concernant les repas) est : où dort-on ce soir ?

Tout dépend de l’endroit où vous êtes. Par exemple, les premiers jours à Fremantle, nous avons choisi une option simple et humainement enrichissante : le couchsurfing. Quoiteske ?

Pour ceux qui ne connaissent pas, le principe du couchsurfing est de laisser son canapé ou de squatter le canapé de quelqu’un pendant une ou plusieurs nuits. Pour cela, il suffit de vous inscrire sur le génial site qu’est http://www.couchsurfing.org/, de donner quelques infos pertinentes et philosophiques sur vous pour donner envie aux gens de vous accueillir ou de venir chez vous, et enfin de contacter les gens par mail. Après, ils ne s’ont pas tenus d’accepter de vous héberger : pas dispo à ce moment-là, canapé/lit déjà pris par d’autres couchsurfers, j’aime pas ta gueule, bref, tout un tas de bonnes ou mauvaises raisons. Mais c’est un système bien pratique et plutôt chouette, qui en plus permet de faire des rencontres.

Ainsi, K-kill, Milou et moi avons rencontré Pauli, la quarantaine, policier de son état, fan de couchsurfing. Deux de mes amis avaient habité chez lui pendant 6 semaines, et lors d’un barbecue Pauli me dit : « Au fait, si t’as besoin d’un toit pour quand tes copines seront là t’hésites pas hein, Mareike et Paul ont la clé t’as juste à la leur demander, même si je ne suis pas là ! » Ce à quoi j’ai répondu que c’était bien sûr très sympa, mais que j’avais déjà trouvé une autre couchsurfeuse pour les deux nuits à passer à Fremantle. Sauf que…

Sauf que la couchsurfeuse en question est tombée malade et nous a gentiment dit de trouver un autre arrangement. Je me suis donc retrouvée à appeler Pauli pour lui demander, la veille pour le lendemain, si on pouvait dormir chez lui. Réponse : « Ouuuuuaaaaaais ! Mais y a aucun souci je t’ai dit ! Je suis pas là jusqu’à mardi mais faites comme chez vous hein ! » OK. Normal. Le mec ne nous connaît pas et nous laisse sa case. Normal. Est-ce que je serais capable de faire de même ? Honnêtement : non. Première expérience de couchsurfing donc : réussie !

Le backpacker

Autre lieu où dormir sans trop se poser de questions : les ’’backpackers‘’, ou auberges de jeunesse. Ce n’est pas le moyen le plus économique (d’autant que les prix varient selon qu’on est en pleine saison touristique ou non). Néanmoins, il permet de ne pas galérer trop longtemps. Si par exemple vous vous trouvez à Broome (Western Australia) en décembre, vous avez de très grandes chances de trouver facilement un lit, et en plus d’avoir le luxe de n’être que 4 ou 5 dans une chambre pour 10 (plus il y a de lits dans la chambres, moins cher vous payer). En revanche, c’est une autre histoire si vous vous pointez en juin…

Et tant qu’à dormir dans un backpacker, autant en choisir un chouette. A Broome, K-Kill, Milou et moi avons visité 3-4 endroits avant d’opter pour le YHA et sa piscine bleu turquoise, son bar et ses hamacs (et l’accès à Internet pour Milou !).










Le parking

Si en revanche vous ne souhaitez pas dormir en backpacker et n’avez pas trouvé/pas eu le temps de chercher un couchsurfeur, mais que vous avez un van, vous pouvez squatter sur un parking. Là, il faut tout de même faire un peu gaffe. Non, parce qu’on ne dort pas sur n’importe quel parking voyons ! D’abord, on essaye de trouver un endroit un peu plus discret qu’un parking. Si en plus il y a possibilité de cacher le van, c’est encore mieux. Si vous ne trouvez pas d’endroit tel, optez pour le parking. Sachez néanmoins qu’il est interdit de camper sur la plupart des aires de stationnement, et que vous pouvez vous prendre une amende. Et puis il a aussi des parkings où il est interdit de stationner la nuit… C’est-ce qui, à Broome, nous a valu d’être réveillées à 2h30 par les feux d’une voiture de patrouille et un franc « Ya not allowed to park here! Ya hear me? Ya need to move yar car! » Ainsi à 3h00, par une température de 28-30° sans air, les yeux collés de sommeil et de frustration, nous avons redémarré le van pour aller sur un parking où nous pourrions tenter de finir notre nuit (indiqué par un autre petit groupe de backpackers).

Pour la petite histoire, c’est suite à cette nuit infernale (transpirer à grosses gouttes sans même bouger, et se faire réveiller par une gueulante alors qu’enfin on tape la causette à Morphée, c’est tout simplement pas humain !) que nous avons capitulé. Nous qui voulions dormir dans notre van jusqu’au dernier jour nous avons opté dès le lendemain matin, alors que les mouches nous montraient leur affection dès 7h, que nous passerions les prochaines nuits avec au moins un ventilo, sinon la clim’ !

Le bush

Enfin, vous pouvez également dormir dans le bush (lieu privilégié des aventuriers !).

Qu’il est bon de s’arrêter sur une « rest area » ou « car park » le long de la route lorsque vous avez roulé des centaines de kilomètres dans la journée ! D’autant qu’en général, comme vous êtes plein de bon sens, vous vous arrêtez au moment où le soleil se couche, c’est-à-dire au moment de l’apéro (communément appelé « apéro o’clock » ou « beer o’clock »). Vous sortez alors tout le matériel : table et chaises (puisque vous en êtes équipés, œuf curse !), tasses en plastiques, cigarettes, torches, toiles anti-mouches et appareil photo, et vous admirez le soleil descendre entre les branches nues des arbres, alors que les paysages alentours se teintent d’un orange rosé et que les kangourous osent enfin braver la chaleur. C’est aussi l’heure à laquelle l’hécatombe commence, les kangourous ayant une fâcheuse tendance à se jeter sous les roues des voitures/road trains.



- Le lever de doigt

L’Australie n’est pas un pays où règne la rapidité. « Not today, not tomorrow » (« Ni aujourd’hui, ni demain ») comme le dit la chanson. Il est donc de bon ton de ne pas brusquer les autres de son stress européen. Et si vous pouvez vous adapter, c’est encore mieux.

La route est un excellent moyen d’apprentissage. Après de longues discussions aussi profondes et pertinentes que l’état intestinal des unes et des autres comme les Loupiottes et moi aimions à le faire, vous finirez par abandonner votre esprit à la rêvasserie, au fur et à mesure que les paysages défileront. Une mouche vous réveillera certainement d’un chatouillis délicat, à moins que ce ne soit une embardée pour ne surtout pas écraser ce pauvre iguane aux yeux révulsés de peur. Si vous conduisez, dormir est bien entendu proscrit. Néanmoins, vous serez tenu éveillé par une activité frénétique : le lever de doigt. Ceux qui ont lu les mails de Camille savent de quoi il s’agit, mais je tiens à m’attarder sur ce point pour les autres.

Le lever du doigt est un sport national largement pratiqué en Australie, qui permet principalement de saluer le conducteur qui arrive en face de vous. Il existe diverses techniques :
- le lent lever de doigt, qui consiste à ne pas bouger sa main, mais à simplement lever paresseusement son index. Un geste de la tête peut éventuellement accompagner ce mouvement, mais cela ne fait pas gagner de point supplémentaire. Vous pouvez le faire alors que votre main est sur le volant, ou même si vous le souhaitez lorsque vous tenez le haut de votre portière.
- le lever de doigt « déplié ». Comme son nom l’indique, il s’agit cette fois-ci non pas de lever l’index d’un coup, mais de le déplier au fur et à mesure que la voiture d’en face approche.
- le lever de bras : laissez votre bras pendre nonchalamment hors de la fenêtre, et levez progressivement le bras.

Vous ne gagnez des points que si le conducteur d’en face vous répond.

Attention ! Si vous roulez en Wicked Van (compagnie connue pour ses vans brinquebalants et à la durée de vie plus qu’incertaine), vous DEVEZ saluer vos compatriotes. Cela se fait généralement à coups de klaxons, de « youloulouloulous » et de bras agités frénétiquement. Là, vous recevez un bonus !

A noter : ce sport n’est pas pratiqué dans les villes. Ne vous amusez donc pas à saluer toutes les voitures que vous croiserez : non seulement vous risqueriez une entorse de l’index, mais en plus vous vous vexeriez pour rien.

Ainsi, si vous vous prenez au jeu du « lever de doigt », attention à ce que ce soit adéquat. Ainsi, si vous croisez une voiture avec un énorme signe annonçant « OVERSIZE » (« Trop gros pour toi, dégage !»), ne vous contentez pas simplement de le saluer avec un grand sourire : garez-vous ! Le véhicule précède en réalité un road train qui, non content d’être immense à lui tout seul, trimballe une ou plusieurs machines qui serviront à creuser dans les mines. Et en effet, quand il passe, il ne reste pas beaucoup de place pour vous, donc faites profil bas.

- Point Quobba la Magnifique

A son heure de gloire dans les années 25, Point Quobba fût un des ports de pêche les plus dynamiques du Western Australia. Les anciens bagnards, les chercheurs de pierres précieuses désappointés et les Irlandais aventureux et leurs femmes et enfants en ont fait une petite bourgade où il faisait plutôt bon vivre. Certes la sécheresse menaçait déjà (le célèbre lac Mc Leod est aujourd’hui réduit à sable), mais les esprits ne craignaient rien alors.

Aujourd’hui, la ville n’est malheureusement plus qu’un nom sur une carte.

Les habitants ont été surpris par une belle après-midi de printemps, à l’heure de déjeuner, par un gang redouté de toute l’île : les « King Waves ».



Ces hommes, assoiffés de sang, ne laissèrent aucune chance aux habitants de Point Quobba. Tous furent tués de sang froid, puis laissés aux charognards. A présent, il ne reste pour témoigner de l’existence de Point Quobba que quelques chaises et tables de pique-nique laissés en l’état, un barbecue, quelques maisons en tôle numérotées, des caravanes et des toilettes.


NDLR : cette histoire a bien entendu été inventée de toute pièce.


- Comment braquer son propre van

Un jour, alors que nous revenions de visiter Karratha, ville magnifique du nord du WA et pleine d’intérêt (la galerie marchande dispose d’un système de climatisation très satisfaisant !), nous avons eu la géniale idée de laisser la clé du van… à l’intérieur du van.

Si vous vous retrouvez dans une telle situation, ne paniquez pas. A tout problème, une solution. Commencez par inspirer profondément par le nez, pour expirer par la bouche. L’agacement passé (que vous ayez vous-même enfermé les clés dans votre véhicule ou non), vous avez deux options :

1. Regardez autour de vous si des policiers patrouillent. Si tel est le cas, courrez vers eux et pleurez-leur la situation atroce dans laquelle vous vous trouvez. Plus vous aurez l’air désemparé, plus vous aurez de chance qu’ils prennent pitié et vous aide. Si vous avez la chance d’être une fille, essayez de mettre un peu en valeur votre décolleté : tout est bon pour récupérer sa voiture (j’espère que Virginie Despentes ne lit pas mon blog…) !

Une fois que vous avez réussi à expliquer comment vous vous en êtes retrouvé là, les policiers se feront passer le mot par talkie-walkie et se retrouveront très vite à 3-4 à vos côtés, vous gratifiant de « G’day » en arrivant. C’est là qu’ils passeront à l’action : tenter d’entrouvrir la fenêtre pour faire passer une sorte de câble et lever le loquet. Après quelques minutes d‘efforts infructueux, l’un d’entre eux tentera de bidouiller la serrure, toujours sans succès. C’est très certainement à ce moment-là qu’un passant venu récupérer son 4X4 garé juste à côté proposera d’essayer sa clé… et vous verrez que oui, un Wicked Van s’ouvre avec n’importe quelle clé ! Il faut le savoir, mais ça fonctionne.

2. Une autre solution, plus rapide, est d’essayer directement une autre clé.

- Les autochtones mâles

Selon K-Kill et Milou, l’Australie bénéficierait d’un nombre non négligeable de beaux gosses, pour le plaisir de nos yeux. Bien entendu, nous n’avions pas toutes les mêmes critères de physique, mais nous nous entendions généralement sur certains points.

Je prends le parti de parler au féminin, mais ces messieurs peuvent adapter le scénario à leur convenance.

Imaginez-vous bloquée dans une road house, en plein outback. Votre van ne tient plus, le moteur a besoin de refroidir. C’est l’heure où même les serpents guettent la moindre ombre au coin d’un rocher, incapables de vous injecter leur poison car rompus par la chaleur.

Vous entrez dans la road house, élégamment appelée « Nanutarra », et vous jetez sur les cannettes de Coca-Cola gardées bien au frais. Retourner dehors est inenvisageable : vous ne supportez plus la poussière qui, soulevée par un vent chaud, se colle à votre peau. D’un accord tacite, vos amies et vous-même ne parlez plus. Vous attendrez que les rayons du soleil cessent leur torture pour repartir. Soudain, votre regard est attiré par une silhouette aux larges épaules qui s’installe à une table, dehors. Cet homme au corps superbement sculpté est empreint d’une sensualité hypnotique, appelant à une sieste voluptueuse. Vous imaginez le plaisir que pourraient vous procurer ces cheveux blonds et bouclés remontant votre dos.

Sauf que vos deux potes se font exactement le même film et ça, ça casse tout !

Il est 18h, le thermomètre indique 36° à l’ombre et le garagiste vous raconte que la veille, le mercure est monté jusqu’à 50° dans la journée. Il faudra partir tôt le lendemain pour éviter la canicule et gagner la côte pour retrouver un semblant de fraîcheur.

- Les baroudeuses

Le Cape Range National Park et le Ningaloo Marine Park, situés sur une péninsule dans le WA, proposent des activités toutes plus attractives les unes que les autres. Quelques règles de base restent tout même de rigueur.

La randonnée

Si vous décidez de partir en randonnée avec vos amies, les Mandu Mandu Gorges sont un site qui offre un panorama unique sur le lagon.



Néanmoins, assurez-vous de bien suivre les balises. Si vous vous exclamez « Tiens c’est marrant, on voit quand même vachement de kangourous par ici ! », c’est que vous êtes perdus. N’essayez pas d’aller plus loin voir si vous pouvez trouver un autre sentier : vous risqueriez de vous retrouver dans le même état que les os éparpillés le long des spiniflex (plante qui pique). Rebrousser chemin est la plus sage des décisions.

Evitez de tomber dans les spiniflex : ça fait mal, et ce pendant un moment.

Si vous voyez une ombre se faufiler rapidement dans un tas d’herbe, ne criez pas. Tapez plutôt du pied pour éloigner l’éventuel serpent. Si l’une de vos amies vous demande instinctivement ce qu’il vous arrive, dites-lui simplement que vous avez un caillou sous le pied.

Enfin, si l’eau est indispensable, le filet anti-mouches vous évitera la crise d’hystérie.



La ponte des tortues

Le parc national jouit d’une faune et d’une flore très riche.

Ainsi, vous pouvez observer les tortues pondre sur les plages, de nuit (à la pleine lune). Pour cela, équipez-vous d’une lampe infrarouge afin de ne pas déranger les reptiles.



Marchez doucement le long de l’eau, et guettez les empreintes indiquant que l’une d’entre elles serait sortie de la mer pour déposer ses œufs sur la terre ferme.

Si en effet vous repérez des empreintes, observez-les bien : si elles ne forment pas un tracé continu, il s’agit très certainement d’un kangourou, comme vous vous en apercevrez un peu plus loin, après vous être ridiculisé en rampant ou presque, pensant avoir découvert ce que vous cherchiez. Et oui, les kangourous prennent des bains de mer eux aussi.

La plongée

Il est aisé de faire de la plongée dans ce lagon aux couleurs paradisiaques. Pour cela, il vous suffit de louer masque, tuba et palmes à l’office de tourisme, de choisir votre plage et de vous jeter à l’eau.

Cependant, là aussi quelques indications sont à prendre en compte.

Si vous choisissez par exemple la superbe plage de Turquoise Bay, suivez bien entendu le courant. Cela tombe sur le sens, mais si vous décidiez, pour une raison ou une autre, vous vous épuiseriez inutilement. Laissez-vous donc porter de l’endroit que vous aurez choisi jusqu’au banc de sable. Si vous souhaitez plongez plus longtemps, sortez, et recommencez.



Par ailleurs, si une fois la tête sous l’eau vous ne vous sentez guère à l’aise, ne vous forcez pas : mieux vaut retourner sur le sable et bronzer tranquillement.

Si en revanche vous choisissez de rester, essayez de faire en sorte qu’au moins une de vos amies fasse de même. Plonger seule n’est pas recommandé. Et bien entendu, restez ensemble.

Si pour une raison quelconque vous vous éloigniez l’une de l’autre (à cause d’une crampe à la jambe gauche, au hasard), et que vous voyez quelque chose qui vous effraie, évitez de paniquer et de nager frénétiquement vers votre amie. Vous ne ferez que l’effrayer encore plus que vous-même, car non seulement vous serez incapable de parler les premières secondes (surtout avec le masque et le tuba), mais vous ferez surtout travailler son imagination à toute vitesse. Dites-lui donc simplement ce que vous venez de voir, que vous savez que ce n’est pas dangereux - du moins pas plus que ça, et que vous préférez rejoindre votre autre amie sur la plage.

Si vous êtes la personne qui reste seule dans l’eau, faites bien attention à en sortir une fois le banc de sable atteint. Passé ce point de repère, les courants sont bien plus forts que vous et vous risquez la noyade. Ne laissez pas votre imagination cavaler après ce que votre amie vous a raconté. Raisonnez-vous, et dites-vous que vous ne risquez pas grand-chose. Prenez une profonde inspiration par le tuba, et tentez de profiter du magnifique paysage sous-marin qui s’offre à vous : un défilé de couleurs chatoyantes, mené par les poissons et les coraux. Si toutefois, une fois les coraux derrière vous, le banc de sable devant vous, vous remarquez comme une forme bizarre et immobile sur votre droite, ne vous en approchez pas. Si malgré tout vous faites fi de cette recommandation et que, une fois un peu plus près (au moins 3 cm), vous vous dites : « Tiens, c’est marrant ça a la forme d’un requin ! », c’est qu’il s’agit bel et bien d’un squale. N’allez pas le chatouiller, il risquerait de ne pas apprécier, tout requin de récif qu’il est. Contentez-vous de nager courageusement et aussi vite que vous le pouvez vers le rivage, sans vous retourner. Une fois sur la plage, vous pourrez racontez votre aventure à vos amies, un sourire un peu stressé sur votre visage.

- Broome

Broome, ville phare du WA, est située au nord de l’état. En décembre, c’est la basse saison. Les touristes sont descendus vers le sud, cherchant à échapper à la saison des pluies. La ville repasse alors de 50 000 à 15 000 habitants, et vit à ce rythme si propre aux pays tropicaux.

« Le soleil accable la ville de sa lumière droite et terrible ; le sable est éblouissant et la mer miroite. Le monde stupéfié s’affaisse lâchement et fait la sieste, une sieste qui est une espèce de mort savoureuse où le dormeur, à demi éveillé, goûte les voluptés de son anéantissement. » -


«La belle Dorothée» , Charles Baudelaire

L’une des activités principales et des plus pittoresques à Broome est le « Sun Pictures cinema », cinéma en plein air. Les vieilles machines et les posters abîmés par les pluies et la poussière racontent un peu l‘histoire de ce cinéma, autour des chaises longues en toile qui attendent les prochains spectateurs. Les frangipaniers, les bougainvilliers, les manguiers et les palmiers (ou sont-ce des cocotiers ?) terminent le décors. Enfin, votre ticket comprend le film (le choix, quoique restreint, va de films tels « Mao’s last dancer » à « Twilight »), mais aussi les chauve-souris qui passent devant l’écran (parfois au moment opportun, parfois non), les oiseaux qui se font becqueter par les chouettes, et l’avion Qantas qui, en principe, rasera vos têtes pour atterrir 200 mètres plus loin (approximativement).

Ne manquez pas cette activité : c’est l’une des rares que propose Broome !



- Un voyage initiatique

Pour finir, si vous partez en road trip à plusieurs, attendez-vous à des moments difficiles. Parfois vous n’aurez pas envie de parler à vos amies, vous vous sentirez exclue. Parfois vous vous énerverez pour un rien. Vous serez à fleur de peau, particulièrement susceptible. Vous vous rendrez compte également de certains traits de votre caractère qui ne vous plairont pas toujours. Il vous faudra alors apprendre à les accepter ou à les faire évoluer.

Quelque fois au contraire, vous vous sentirez particulièrement bien, épanouie, heureuse de voyager avec ces personnes-là en particulier. Vous aurez alors l’impression de profiter pleinement de votre voyage, et ces moments seront précieux.

Vous vous apercevrez très vite que le moment privilégié pour partager ses états d’âmes, ses joies, ses moments d’excitation est le début de soirée, lorsqu’enfin vous pouvez déguster le vin (blanc ou rouge), qui plus est à température ambiante (à moins que vous n’ayez acheté de la glace le jour-même). C’est le moment où chacune se détend, où les langues se délient peu à peu, le stress de la journée prêt à partir alors que le soleil se couche. Chacune ayant cogité pendant la journée, les impressions ne sortent plus à l’état brut mais de manière un peu plus réfléchie, laissant la possibilité aux autres de répondre. Une manière saine de ne pas garder pour soi ce qui dérange et d’en discuter, mais aussi et surtout un moment privilégié pour s’émerveiller à nouveau des évènements de la journée, voire des dernières semaines et se dire « Waouh ! On l’a fait ! »

As usual, vous pouvez toujours voir l'ensemble des photos sur Facebook (même si je n'y ai plus tellement accès pour cause de censure).